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- Lévi Engel
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Engel, ça te dis quelque chose ?
Jeu 7 Mai - 17:08
Engel, ça te dis quelque chose ?
Unchained Devil
Chained Engel
Chained Engel
Je réapparais après quelques centaines d'années. Ma ville natale a été désertée. Ma famille.. Hybridée. Mon frère est déchu. Si peu de temps et autant de désastre.. Il faut croire que je suis le seul à avoir un minimum de bon sens en ce bas monde.
Ils ne savent pas se cacher, en à peine une semaine j'ai pu apprendre ce qu'il s'était passé durant trois cent ans d'absence. Pitoyable. Ils sont tous partis à la Nouvelle Orléans, cette ville débridée remplie de clebs et d'autres choses encore plus insignifiantes. Si au moins il y avait des dieux là bas ! Je parie qu'ils n'y foutraient pas un pied. Y habiter c'est descendre au plus bas de l'échelle sociale des draihorts. Qu'importe le seul qui m'intéresse dans cette famille de dégénérés c'est Béhé et heureusement il n'est pas avec eux.
Le retrouver m'a pris bien plus de temps. Cet idiot a préféré changer de nom.. Aaron. Alors que nous étions les deux monstres surpuissants ! Je ne comprendrais jamais ses goûts. Et dire qu'on avait pris du temps pour les choisir, ces noms.. Il est vraiment pas sentimental. Ou alors il cherchait à me rejeter ? Après tout, il s'est enchainé à une femme.. Cette femme aux cheveux bruns... Lui qui préféré les couleurs claires. Elle a l'air d'une simple humaine sans aucun penchant pour l'occulte. Est-elle seulement au courant ?
Sait-elle que me frère pourrait la réduire en cendre en un claquement de doigt ? Qu'il joue avec les âmes et les corps ? Que c'est un dieu ? Sûrement pas. Elle ne l'aurait pas épouser sinon. Ou alors elle est folle. En tous cas elle est facile à trouver. Elle travaille dans un bar..
J'ai attendu une bonne heure dans ce bar tenue par une jeune femme, tout à fait à mon goût, avant de la voir apparaitre.
- Megara...
Parer son visage d'un sourire, s'approcher de la cible, se retenir de l'engloutir dans les profondeurs de la terre. Tout est bien compliqué quand on veut faire croire à sa belle sœur qu'on est quelqu'un de sympa.
CODAGE PAR AMATIS
- Megara Engel
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Age : 28
Emploi/loisirs : Professeure de grec moderne
Re: Engel, ça te dis quelque chose ?
Jeu 7 Mai - 20:48
Quinze heures sonnent, j'ai beau dicter les devoirs à faire pour la prochaine séance à mes élèves de Neuvième, peu d'entre eux prennent le temps de noter l'intitulé de la prochaine fiche de lecture sur les poèmes de Yànnis Ritsou : tant pis, ils n'esquiverons pas la mise à jour sur le site internet du collège ! Les plus vieux de mes collègues pensent que ce site est une perte de temps mais je le trouve plutôt pratique : cela me permet de préserver ma voix en ne hurlant pas par dessus le brouhaha incessant de fin de cours tout en m'assurant qu'aucun d'entre eux ne puisse tenter de se dérober à leurs obligations en me sortant l'excuse du "J'ai perdu mon agenda" ou encore "J'avais oublié de noter"... c'est pourquoi je remplis tout de suite la case "Agenda" du site et éteins mon ordinateur. Tranquillement, j'efface le tableau lorsqu'une élève m'interpelle :
"- Madame Engel ?
- Oui Anna ?
- J'aimerais savoir, pour le DM pour la semaine prochaine, faut bien écrire un poème, hein ? Parce que Kristina dit qu'il faut faire un commentaire mais je sais pas de quoi et elle non plus.
- Alors en effet, il faut écrire un poème en expliquant ensuite quelles sont les figures de style que tu as utilisées et pourquoi.
- Donc on fait son propre commentaire en fait ?
- C'est ça, tu écris ton propre commentaire, comme nous le faisons en classe avec Epitàphios."
Anna paraît réfléchir un moment puis hoche la tête.
"Ok, j'ai compris ! Beenn.... merci du coup ! A demain ! Heu..." elle rit "A lundi !"
Je n'ai même pas le temps de lui répondre qu'elle a déjà filé. C'est une bonne élève, mais elle n'a jamais confiance en sa propre mémoire : elle vient souvent me poser ce genre de questions avant de partir.
Après avoir fermé les fenêtres et pris soin d'éteindre le projecteur, je ferme la classe puis me dirige vers l'oasis de tout enseignant : la salle des profs. En me servant un thé, je découvre dans mon casier quelques autorisations de sorties de mes élèves de Septième pour la journée que nous organisons à Athènes avec Dimitri Christopoulou, professeur d'histoire. Je les range précieusement dans un classeur, souhaite la bonne soirée aux collègues présents et descend vers le parking. Aaron étant à son cabinet et Ania toujours en cours, je dois passer chercher Eros à la crèche avant de pouvoir rentrer.
Lorsque j'arrive, c'est Isimini, une des animatrices, qui m'accueille avec mon petit ange dans les bras.
"- Madame Engel, bonjour ! Eros vous a vu à travers la vitre alors il a couru jusqu'ici !
- Oh, je te manquais mon chéri ?" demandé-je en le prenant dans mes bras.
Mon fils se blottit alors contre moi en hochant la tête.
"- Tout s'est bien passé ?
- Oui, comme d'habitude ! Il porte bien son nom d'ailleurs, il n'a pas arrêté de vouloir faire des câlins à Elina !
- Ah oui ? C'est ton amoureuse ?
- Non !
- Oh le menteur ! renchérit Ismini.
- 'Aime bien les câ'ins..."
Nous rions toutes les deux à sa tentative de défense et après avoir récupéré son sac Pat'Patrouille, je l'installe dans son siège auto et rentre à la maison. Vu l'heure, il n'a pas fallu deux minutes pour qu'il réclame un goûter.
"Attends un peu d'être à la maison !"
Par le rétroviseur, j'observe sa petite moue boudeuse : il ne fait aucun doute qu'il est le fils d'Aaron... la même expression tous les deux ! Une copie conforme ! Notre foyer enfin atteint, je le décroche et il saute de la voiture pour filer dans la cuisine. Je le connais : je sais qu'il va essayer de grimper sur les placards pour atteindre ses biscuits préférés. Je le suis alors en quatrième vitesse - oubliant au passage ma pochette d'ordinateur dans le coffre - et le rattrape avant que méfait soit fait :
"- Eros, qu'est-ce qu'on te dit à propos des placards ?
- 'Est pas des youets...
- Bon, alors installe toi correctement à table et je te sers. Tu n'as rien mangé à la cantine ce midi ?
- 'Etait pas bon !
- Tu n'aimais pas, c'est différent. Qu'est-ce que c'était ?
- Vert.
- Vert ?
- Vert. Vert moche."
Je réfléchis un instant et percute : "De la purée peut-être ?" Il hoche la tête.
"- Tu sais, même si c'est vert, c'est mangeable... c'était peut-être des brocolis ?
- C'est vert moche des bro-cro-lis ?"
Je retiens un rire mais hoche la tête quand même. Je peux le comprendre en un sens, je n'aimais pas beaucoup non plus lorsque j'étais jeune et il est vrai que leur couleur ne donne pas vraiment appétit. Alors que je finis mon thé commencé au collège, j'observe l'heure : Aaron et Ania ne devraient plus tarder. Il faut que je pense à leur rappeler mon absence de ce soir : en effet, Iris m'a envoyé un message hier car le groupe qu'elle recevait ce soir au Moonlight avait décommandé à la dernière minute et il lui fallait une remplaçante, j'ai accepté, bien entendu : en souvenir du bon vieux temps !
Malgré mon absence de pouvoirs magiques, j'avais bien pressenti l'arrivée prochaine de mon mari : il ouvre la porte.
"Papaaaa !!!" s'écrit Eros en courant vers lui, de la compote sur le coin de la bouche.
Il le réceptionne dans ses bras en souriant et cet à cet instant qu'Ania entre.
"- Bonjour tout le monde ! J'ai eu un A en maths !
- Félicitations ma chérie !
- Merciiii !!! Ca vaut des paillettes tout ça !"
Elle pose alors son sac et fait apparaître au dessus d'elle une pluie de paillettes roses. Je soupire en levant les yeux au ciel, bien qu'amusée par la situation. Ma fille s'avance alors pour nous embrasser chacun notre tour et observe son frère en plissant les yeux.
"Tu sais pas manger toi..." Elle lui essuie la trace de compote du bout du pouce et se tourne vers moi.
"- Je peux aller chez Maria ce soir ? Je commence à dix heures demain !
- Ah moi ce soit je ne suis pas là rappelle-toi, je chante au Moonlight.
- Oh !! C'est vrai ! Break a leg alors ! Donc... Papa ? Je peux ?
- Si c'est chez Maria alors oui, tu peux...
- Rooh je suis grande Papa, même si elle s'était appelée Mario on se serait tenu ! Et puis qu'est-ce qui te dit que je suis as lesbienne d'abord ?
- Alors tu sors pas.
- C'est quoi le'bienne ?
- Lesbienne, c'est quand une femme est amoureuse d'une autre femme.
- Tu es amouyeuse ?
- Non, c'est pas ce que je voulais dire...! Je suis hétéro et je peux sortir !"
Alors qu'Ania tente de ne pas se noyer avec cette insinuation sexuelle, je monte dans ma chambre pour aller accorder ma guitare... cela fait plusieurs semaines que je n'y ai pas touché avec l'organisation des sorties de fin d'années au collège, les conseils de classe, les devoirs à corriger... je n'ai plus eu le temps pour ma musique ! Heureusement, Iris m'a autorisé à venir plus tôt pour pouvoir m'entraîner. Je pose alors mon instrument sur un genou et commence à chatouiller ses cordes... ça fait du bien de reprendre ! Lorsque les six sonnent correctement, je repose ma guitare dans son étui et descend.
"- Je vais y aller, tu veux que je te déposes Ania ?
- Non ça va, je dois faire mes devoirs d'abord !
- Quelle est studieuse cette enfant !"
Je m'approche ensuite de mon mari en souriant : "A tout à l'heure..." je dépose un léger baiser sur ses lèvres et m'éloigne. "Eros, tu feras attention à ce que Papa ne fasse pas de bêtises, d'accord ?" Le petit se met alors au garde à vous et nous rions.
Après un dernier au revoir, je cours à ma voiture : je vais commencer à être en retard.
Arrivée au Moonlight avec ma guitare et mon ordinateur que j'ai redécouvert dans le coffre, je salue joyeusement la patronne et me place sur la scène pour quelques répétitions : le bar n'est pas encore ouvert, j'ai un peu de temps ! Finalement, je ne suis pas si rouillée...
"- Et donc tu disais que tu avais beaucoup perdu, que ça faisait longtemps que tu n'étais pas montée sur scène... Blablabla... rit Iris.
- Oh ça va, il valait mieux ça que le contraire, non ?
- Ah si, tu as raison ! Quand tu auras fini, Connor t'as préparé un plat en cuisine. On va bientôt ouvrir mais si tu commences vers vingt-et-une heures, vingt-et-une heures trente, ce n'est pas très grave !
- C'est gentil de sa part ! Je vais sûrement refaire Ginomenos gia me et je ferai une pause, c'est promis !"
Cette chanson était ma préférée de toutes. Elle parle d'Aaron... de notre drôle d'histoire... si vous m'aviez dit il y a dix-sept ans que j'allais l'épouser je vous aurais sans doute rit au nez ! Mais aujourd'hui, je n'hésiterais pas une seconde pour l'appeler l'homme de ma vie. C'était comme s'il avait été fabriqué pour moi...
Lorsque j'atteins ma dernière note, quelques serveurs déjà prêts m'applaudissent et je disparais en cuisine. Mon assiette m'attend sur un plateau : un giros comme je les aime !
"- Merci Connor, c'est adorable !
- Avec plaisir ! C'est mon job !"
Je savoure ce repas en prenant tout mon temps - si vous cherchez quelqu'un de pressé en Grèce, vous risquez de chercher longtemps... - et reviens enfin dans la salle désormais bondée. Je me fraye un chemin jusqu'à la scène mais avant de l'atteindre, j'entends une voix d'homme m'appeler. Je me retourne : je ne reconnais aucun visage. Bizarre... j'ai dû rêvé.
- Lévi Engel
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Re: Engel, ça te dis quelque chose ?
Jeu 7 Mai - 22:48
Engel, ça te dis quelque chose ?
Unchained Devil
Chained Engel
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Quand je me suis assis au bar, je me suis demandé comment on faisait dans ce genre d'endroit. Je ne suis venu que pour voir la femme de mon frère, je ne comptais rien boire mais en croisant le regard d'un serveur pas dégueu j'ai compris que j'allais devoir y passer.
La commande de trois verres d'un alcool connu plus tard, elle était enfin devant moi, cette veuve noire nommée Megara... Je comprends Béhé... ou Aaron. Son corps entier appelle à la décadence et à la déchéance. Je me suis peut-être trompé, elle est peut-être sorcière, déesse ou sirène. Une autre créature ? Ou alors c'est simplement ma faible condition d'homme ajouté à une beauté naturelle.
En tous cas, ça faisait longtemps que je n'avais pas atterri dans ce genre d'endroit. Longtemps que je n'avais pas pris une.. bière d'ailleurs le goût à changé. Longtemps .. Non en fait, j'ai jamais connu cette ambiance étrange ou tout le monde semble être proche... Je crois que le mot c'est chaleureux mais en même temps tout le monde est distant.
Enfin, il faut que je me ré-habitue à ce monde, au moins faire semblant le temps de comprendre ce qu'il se passe dans la tête de mon frère.
CODAGE PAR AMATIS
